L’histoire sacrée du lapis-lazuli

Au nord de l’Afghanistan, cachée entre les cimes du massif montagneux du Badakhchan,
la vallée de la Kokcha offre depuis des millénaires le plus grand gisement de lapis-lazuli, pierre d’un bleu profond et constellé d’or comme un ciel d’Orient. Cette pierre est métamorphique (constituée de plusieurs minéraux) ce qui est explique ses veines blanchâtres (traces de calcite), ses paillettes dorées (présence de pyrite), ou encore ses teintes de bleu plus clair (c’est de la sodalite).
Elle n’est pas née comme ça mais s’est transformée, en profondeur, dans la croûte terrestre, au fil des millénaires et sous la pression de la chaleur magmatique. C’est pourquoi on la trouve dans des régions montagneuses, souvent difficiles d’accès.
C’est en Afaganhistan, dans les mines de Sar-e-Sang, que naît depuis plus de 6 000 ans le lapis le plus pur du monde.
Les pharaons, les rois sumériens, les prêtres bouddhistes…tous ont porté ce fragment de ciel taillé à la main, comme un talisman de sagesse, de vérité et de pouvoir divin.
La pierre y est extraite encore aujourd’hui à la main, dans le silence et le froid des montagnes, loin du bruit du monde moderne — comme autrefois. Chaque fragment de lapis-lazuli raconte un voyage ancien, celui des caravanes qui traversaient les déserts pour rapporter le bleu sacré de la Kokcha aux temples d’Égypte ou aux palais de Babylone.

